Mettre en oeuvre une véritable révolution démocratique
Parti socialiste - site officiel Envoyé par Loïc Mediapart 23 Septembre 2008
Motions du PS: le jeu des différences
23 sep 2008Par
· Le parti socialiste entre officiellement dans la dernière ligne droite de son congrès. Mardi 23 septembre, à 17 heures, les prétendants à la succession de François Hollande à la tête du PS déposent leur texte d'orientation. Avant de revenir plus en détail sur le contenu des motions (comme nous l'avions fait en juin lors du dépôt des contributions), Mediapart a demandé aux quatre principales forces en présence (après les ralliements dans la nuit de lundi de Pierre Moscovici à Bertrand Delanoë et Pierre Larrouturou à Benoît Hamon) ce qui les différenciait.
À 13 heures, mardi, il devrait y avoir entre six et sept textes en concurrence (si l'on ajoute les motions d'Utopia, du pôle écologique et sous réserve d'un rapprochement de dernière minute entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon).
Sous forme de verbatim, voici les réponses de Jean-Pierre Mignard (président de Désirs d'avenir, proche de Ségolène Royal) ; Michel Destot (maire de Grenoble, proche de Bertrand Delanoë) et Razzy Hammadi (ancien président du MJS, proche de Benoît Hamon).
Les proches sollicités de Martine Aubry (le premier secrétaire de la fédération du Nord, Gilles Pargneaux, les députés François Lamy et Claude Bartolone) n'ont pas souhaité répondre sans connaître le contenu final des textes concurrents.
· Jean-Pierre Mignard:
«Nous refusons de nous classer par rapport aux autres motions. Plutôt que de noter les divergences, je préfère évoquer notre originalité.
Le propre de notre motion est de placer la démocratie au cœur de tous les choix, afin de faire sauter les verrous de la société française, financiers et hiérarchiques. Nous proposons un regard moderne sur les petites et moyennes entreprises (PME), aujourd'hui niées et méprisées. Réévaluer leur rôle nous semble essentiel dans le chaos actuel de la mondialisation, notamment par la création d'une banque nationale de crédits.
Nous pointons également comme nul autre la déchirure sociale à l'œuvre dans notre pays, en posant ouvertement la question des poches de misère sur le territoire et en étant en pointe sur la lutte contre les discriminations, et en appelant à investir en priorité sur la recherche, la culture l'innovation et, donc, les PME.
Nous sommes en avance sur les questions institutionnelles car nous voulons mettre en œuvre une véritable révolution démocratique. Et le parti doit être à l'image de cela. Le PS doit être un grand parti populaire de masse, creuset de réflexion et d'accueil à tous, et qui ne se distingue pas du reste de la société. Cela sous-entend d'ouvrir le collège électoral des primaires présidentiel à nos sympathisants.
La question des alliances à gauche et au centre ne doit pas être posée de manière inerte, mais elle se posera d'autant plus facilement qu'elles auront un sens, en fonction de notre projet et de la force d'attraction de notre parti.
Enfin, sur la question environnementale, nous nous positionnons avec force pour une croissance verte, afin de trouver un investissement vertueux à l'argent, et en prônant un grand partenariat public/privé mondial pour la sauvegarde de la planète.»
· Michel Destot: «Il n'y a pas de fractures considérables et c'est heureux. Toutefois, je note trois clivages essentiels avec nos concurrents.
Avec la gauche du parti, emmenée par Benoît Hamon, notre conception du rapport entre économie et social nous sépare. Nous partons du principe qu'on ne peut redistribuer que ce que l'on a produit. Sans croissance économique, il est difficile de trouver de la richesse. C'est pour cela que nous mettons l'accent sur la production de richesses, afin d'attaquer les inégalités sociales à la source, par exemple en mettant le paquet sur la petite enfance pour sauver l'éducation.
Avec les proches de Laurent Fabius, et donc avec Martine Aubry, c'est l'Europe qui nous distingue. D'après nous, la construction européenne n'est pas qu'affaire d'institutions et de rapport à la BCE. L'économie de la connaissance et la société durable, telles que définies par les sommets de Göteborg et Lisbonne, sont les facteurs de développement et de création de richesses sur lesquelles il faut nous appuyer. Plutôt que le primat du politique, nous pensons que l'action politique en Europe doit être la résultante de la synthèse des stratégies économiques, sociales et environnementales. La question institutionnelle peut être une conséquence de cette marche mais pas le postulat.
Avec Ségolène Royal enfin, c'est sur la question du parti que nous divergeons car il n'est pas toujours facile de dégager une cohérence avec sa ligne politique très impressionniste. Pour résumer, nous ne voulons pas d'un parti de supporteurs, à la sauce américaine. Nous nous inscrivons davantage dans la tradition européenne et française de la social-démocratie, qui a toujours su construire un rapport de force interne face à la droite et à sa gauche. Ce rapport de force tient sur le collectif et non sur un seul chef. L'appréhension des primaires, que nous souhaitons réservées aux militants du PS, est sous-jacente. Quant aux alliances, nous souhaitons d'abord la construction d'un parti fort, avant d'aborder la question des alliances
23 sep 2008Par
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