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Publié le par presencesud





L'économie de la connaissance


Documentation:
Economie de la connaissance


* Economie de la connaissance
   et durabilité,
  écoefficience,attractivité et compétitivité

    http://www.apreis.org/docs/day_c&d_bisk.pdf

Économie de la connaissance
  et démocratie culturelle

Économie de la connaissance et démocratie culturelle - Attac France
EXTRAIT
Le débat concernant la loi sur l’autonomie des universités (LRU) nécessite d’être resitué dans un cadre international : ainsi, le Conseil de l’Europe a programmé en 2000 à Lisbonne de rentabiliser tous les secteurs universitaires, de manière à « faire de l’économie européenne en 2010 l’économie de la connaissance la plus performante du monde ».
Sur une base légitime en soi,
celle de la démocratisation de l’(in)formation ,

est officialisée une démarche plus contestable,
celle de la concurrence systématique
avec les autres puissances économiques (États-Unis, Japon, Chine… ) pour la conquête des marchés mondiaux.

L’une des conséquences de ce choix, c’est que sont désormais menacées de relégation
disciplines et filières
qui ne répondraient pas
au critère de la rentabilité marchande.

La pondération de cette nouvelle étape de « développement » passe par la mise en place d’une authentique démocratie culturelle dans la société civile, à l’Université et à l’École.



Pour la première fois, est opérée une sélection institutionnelle entre les sciences et les cultures, sur un critère étranger à leur champ d’action.

Le cadre généraliste de référence, qui offrait jusqu’alors une garantie de relative égalité de conditions, de statuts et de budgets de fonctionnement entre filières et disciplines universitaires, est menacé : l’État est censé, rappelons-le, subvenir aux besoins de la communauté scientifique dans ses missions spécifiques.

Dans les faits, l’inégalité s’est renforcée au fil des années entre les sciences de la nature et de l’informatique dont les applications technologiques sont immédiates
et les sciences humaines (ainsi que les humanités philosophiques, littéraires, artistiques…) dont les débouchés professionnels relèvent d’abord des services.

Les laboratoires, dont les besoins financiers sont, il est vrai, objectivement importants, ont de tous temps disposé de budgets de fonctionnement beaucoup plus conséquents que les unités de recherche en sciences humaines ; la misère dont pâtit l’Université française sévit d’abord et avant tout dans ces derniers secteurs, qui ont connu la mobilisation étudiante la plus forte à l’encontre de l’application de la LRU à la rentrée 2007 (Paris VIII, Lyon II, Toulouse le Mirail, Nanterre, Jussieu…). 
Un pas supplémentaire et de trop est franchi avec l’élaboration d’un dispositif multiforme qui exclut désormais en grande partie Lettres, arts et sciences humaines des champs de l’investissement public et privé.

Ainsi, référence mondiale du néo-libéralisme, le classement de Shangaï, s’il ne disqualifie pas formellement les sciences humaines, ne recense aucune université de ce secteur parmi celles qui sont retenues. Comme le dit crûment le Président de la République,
« si vous voulez vous spécialiser en littérature ancienne, il vous faudra désormais payer pour cela 

En cas d’application stricte d’une telle politique, la formation de la personne et du citoyen serait gravement déséquilibrée, et cela au profit d’une croissance sans perspective de développement civilisationnel durable....

Comment en est-on arrivé là ? Quelles stratégies de contre-pouvoir, en particulier dans les mondes enseignant, syndical et associatif, doivent être actualisées pour rééquilibrer un jeu social devenu inquiétant ?
....


Au Centre Culturel International de Cerisy-La-Salle :
 
cliquez ici


*L'économie de la connaissance
et ses territoires (2008)


Extraits
1-
Argument
De la déclaration de Lisbonne aux schémas régionaux ou locaux de développement économique, la référence à l’"économie de la connaissance" est désormais omniprésente. Derrière l’effet de mode, et l’affirmation de secteurs stratégiques pour les économies occidentales (éducation, recherche, innovation, services, culture, industries créatives, internet), elle renvoie à des mutations dans les manières d’innover, de produire et d’échanger qui concernent l’ensemble de notre économie et de notre société. 

En un sens, toutes les économies du passé ont été des économies de la connaissance. Aujourd’hui, toutefois, les circuits de plus en plus courts entre production scientifique et marchés, la montée du capital dit "intangible", l’explosion de la connectivité permise par l’internet induisent des changements structurels dont le colloque explorera les multiples facettes. 

Il réunira pour cela des chercheurs, des observateurs, mais aussi des praticiens, des entrepreneurs, des acteurs sociaux et politiques mobilisés par l’émergence de ce monde nouveau. Il mettra en débat des analyses et des expériences relatives à quatre grandes tendances:

- l’évolution des relations entre sciences, techniques et marché; 
- l’émergence de formes radicalement nouvelles d’organisation du travail et de la production
(innovation ouverte, production distribuée); 

- le rôle des territoires et des réseaux interterritoriaux dans la production et la circulation des connaissances; 

- les nouveaux régimes de propriété
et les modèles d’affaires de l’Internet.
 
(
Après calendrier *ndpresencesud)
2-
RÉSUMÉS :
Pierre-Jean BENGHOZI 
Vers de nouveaux modèles d'affaire de la connaissance?

...En se référant, implicitement, à des concepts issus des industries manufacturières, les travaux d’économie et de gestion ont du mal à rendre compte de phénomènes qui ont émergé dans le secteur des industries créatives
et se diffusent désormais dans le reste de l’industrie.

A l’inverse, les auteurs qui ont étudié les mondes de la création ne réussissent pas toujours à  relayer leurs analyses dans les débats plus généralistes.

Les travaux menés sur la gestion des contenus interrogent très directement la spécificité de leur valeur unitaire.
Ne parle-t-on pas couramment, à ce propos, d’industries de prototype?

Sous l’effet conjoint du poids de la distribution et de la dématérialisation, le développement de l’économie numérique montre plus largement que,
d’une manière peut être paradoxale, les contenus et les informations
n’ont pas de valeur en soi mais sont valorisables.

 On est notamment confronté à la situation où:
1. l’information a de la valeur car elle devient connaissance "en situation" (Knowledge Management);

2. ce n’est pas l’information qui crée la valeur,
mais ses modalités de contrôle, d’agrégation et de traçabilité (en support de marketing 
one to one, création de publicités contextuelles...);

3. La valeur naît de l’information sur l’information constituant des marchés de la prescription et du référencement.


Frédéric CAILLAUD:
Nouvelles formes d''organisation et de valorisation de la Propriété Intellectuelle liées à la création d'un marché des idées

L'émergence d'un marché des idées est en train de très rapidement modifier les régles du jeu en matière de valorisation de la propriété intellectuelle....

Marie CORIS & Alain RALLET:
A la conquête du marché mondial:
l'insertion des pays émergents dans l'économie de la connaissance. Une lecture des trajectoires indienne et chinoise dans l'industrie du logiciel.


L’attractivité des pays émergents est souvent réduite en Europe et aux Etats-Unis au débat sur les transferts d’activités vers ces pays. Ce débat sous-estime le phénomène inverse, à savoir la pénétration des marchés des pays développés par des firmes globales issues des pays émergents. Il est intéressant d’analyser comment les délocalisations d’activités intensives en connaissance dans les pays émergents contribuent à la formation de firmes globales capables de pénétrer les marchés occidentaux.
 
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L'économie de la connaissance et ses territoires (2008)


* Multitudes Web -    
  Économie de la connaissance,
exploitation des savoirs   
par André Gorz   (janvier 2004)

Extrait
 ......
la nature de la production requiert maintenant un mode de coopération sociale auto-organisée, susceptible de déboucher tôt ou tard sur l’émancipation individuelle et collective des travailleurs.
Il semblera alors que le capitalisme engendre en son secteur le plus avancé les germes de sa négation en acte. C’est là du moins ce que démontrent les dissidents du capitalisme numérique, qui pratiquent sur le « net » une économie fondée sur la mise en commun, sur des décisions coordonnées en fonction de critères définis par concertation. De sorte que la production peut s’y présenter d’emblée comme activité coopérante et production sociale sans avoir à passer par le marché et la forme valeur. (W. Göhring 2002 ; St. Meretz, 2003)

La dissidence numérique détourne délibérément contre le capitalisme une manière de produire devenue propre et indispensable au capitalisme. Elle permet aux communautés virtuelles du « libre » d’ouvrir un front de lutte, de faire apparaître des enjeux politico-culturels d’une portée universelle.
Mais elle ne permet dans les conditions actuelles qu’une
émancipation symbolique du travail immatériel vis-à-vis des rapports sociaux de capital, non une émancipation réelle.

Elle explose comme un défi dans un contexte où les firmes sont parfaitement conscientes qu’elles ne réussiront la mobilisation totale de toutes les énergies de leurs « collaborateurs » que si elles réussissent la subsomption totale de leurs ressorts psychiques les plus intimes : les membres du personnel doivent être amenés à trouver leur gratification suprême dans l’auto-exploitation et la servitude volontaire. Le contrôle total de l’esprit des collaborateurs et de leur temps devient un enjeu central.

De grandes firmes américaine
s des secteurs de pointe installent dans ce but
des « villes d’entreprise » (
company towns).
Le « lieu de travail » y est aménagé de manière à être un lieu de vie. Toutes les installations et aménités y sont regroupées. On peut y faire ses courses, confier ses enfants à la crèche ou au jardin d’enfants de l’entreprise, ses vieux parents à la garde de personnels qualifiés ; on peut y pratiquer divers sports, méditer, faire la sieste, aller chez le coiffeur, recevoir des soins dentaires, prendre ses repas, sculpter, peindre, etc.

Les rapports entre collaborateurs sont cordiaux et égalitaires et se prolongent dans le « hors travail ».
Il n’y a plus de « pertes de temps », les performances sont récompensées et reconnues par les pairs et la direction.

Chacun, chacune est perpétuellement disponible, les notions de durée du travail et d’heures supplémentaires n’ont pas cours, toute la vie fait partie du travail, le travail est toute la vie
et des séances régulières au cours desquelles - comme dans les groupes thérapeutiques - chacun confesse ses faiblesses, ambitions et tentations inavouables, soudent la communauté et le sentiment d’appartenance.
« La firme est ma vraie famille », dit-on, elle est un refuge qui offre plus de sécurité, de repères, de gratification que la vie familiale, la vie privée. La firme, avec ses symboles et insignes arborés par chacun( e), ses chefs charismatiques, fonctionne à la manière d’une secte : elle isole ses membres de la société environnante et substitue un espace commun privé à l’espace public (Unseem, 2000 ; Hochschild, 2003).


La pratique de la libre coopération productive, source d’épanouissement et de plaisir au travail (
work is fun), qui, chez les hackers, est auto-organisée à l’échelle du monde, est ici enfermée dans les limites d’une entreprise capitaliste et assujettie à l’éthique du rendement par un savant système de récompenses symboliques et matérielles. La contradiction entre épanouissement de soi et marchandisation de soi (« autovalorisation ») est refoulée. La firme offre le bonheur dans la servitude volontaire.

Adorno et Horkheimer appelaient « industrie de la subjectivité » (
Bewusstseinsindustrie) la production symbolique par laquelle le capitalisme incite les individus à se produire tels qu’il désire qu’ils soient.

Les villes d’entreprise sont à cet égard un moyen extrême. Seules ont intérêt à y recourir les firmes qui cherchent à s’assurer le monopole de personnels détenteurs de compétences peu répandues.

Dans les autres cas, le désir d’épanouissement personnel dans et par le travail immatériel sera maintenu sous contrôle et obligé à se rendre subsumable par les contraintes impersonnelles auxquelles la loi d’un marché du travail complètement « dérégulé » soumet les prestataires de services dits indépendants.

La valeur de leur capital de compétences dépend du rapport des forces qui s’affrontent sur le marché.

La demande pour les prestations dites indépendantes est manipulée par les grands groupes dont, directement ou indirectement, ils sont une main-d’œuvre externalisée.

Seul un perpétuel travail volontaire et gratuit d’auto-développement leur permet de gagner une place précaire sur le marché des prestations tant que l’auto-organisation ne leur aura pas permis de se présenter comme une force de travail collective, capable d’imposer ses conditions.

Quand l’auto-exploitation acquiert une fonction centrale dans le processus de valorisation, la production de subjectivité devient un terrain du conflit central.
Dans ce contexte les pratiques auto-organisées du prolétariat du numérique et la dissidence qu’ébauche le communisme objectif des logiciels libres acquièrent une importance stratégique.

Des rapports sociaux soustraits à l’emprise de la valeur, à l’individualisme compétitif et aux échanges marchands font apparaître ceux-ci, par contraste, dans leur dimension politique, comme des extensions du pouvoir du capital.

Un front de résistance totale à ce pouvoir s’ouvre. Il déborde nécessairement du terrain de la production de connaissances vers de nouvelles pratiques de vie, de consommation, d’appropriation collective des espaces communs et de la culture du quotidien. « Reclaim the Streets » en est une des expressions les plus réussies....

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Multitudes Web -
Économie de la connaissance, exploitation des savoirs



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Publié dans L'Union Européenne

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