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Publié le par presencesud

Les choses bougent 
en Chine


Nouvelle législation du travail 
Tout salarié travaillant 
depuis plus de dix ans
dans une entreprise 
a droit à un CDI.
(sauf s'il se fait licencier avant)



Huawei fait polémique en Chine 
pour avoir tenté de se soustraire aux nouvelles lois du travail, 
en licenciant certains de ses salariés pour les réembaucher ensuite. 

La période est sensible : 
l'aggiornamento social voulu par l'équipe dirigeante Hu Jintao-Wen Jiabao 
a conduit à l'adoption d'une nouvelle législation du travail 
plus favorable aux salariés, qui entre en vigueur le 1er janvier.


Parmi les nouvelles obligations,figure celle d'offrir un contrat à durée indéterminée (CDI) 
à tout salarié travaillant depuis plus de dix ans dans une entreprise. 

Or, il y a quelques mois, 
Huawei Technologies a lancé un programme spécial 
pour quelque 7 000 salariés présents dans l'entreprise depuis plus de huit ans. 

Présenté comme volontaire, 
ce plan offre aux postulants une compensation allant de 2 000 à 16 000 euros, 
ainsi que l'assurance d'être réemployés immédiatement s'ils acceptent d'être licenciés.

Selon la presse chinoise, 
les salariés concernés sont pour la plupart très qualifiés. 

"Huawei est une société de haute technologie. 
Dans son cas, 
sa capacité à se développer implique un engagement à long terme. 

Elle a donc essayé de faire d'une pierre deux coups : 
payer aussi peu que possible, 

a confédération syndicale chinoise, 
ont engagé des négociations avec la société.

Selon l'agence de presse Xinhua News, 
Huawei a finalement accepté 
d'interrompre son plan 
et de tenir de nouvelles discussions avec ses salariés. 

Les avocats de Huawei n'avaient pas imaginé 
que ce genre d'initiative puisse avoir un tel effet. 

Avec l'intervention de la Confédération syndicale, 
des syndicats locaux et de la presse, 
l'entreprise a été critiquée, 
et cela risquait de nuire à son image de marque", 
explique Liu Kaiming, 
un militant des droits du travail basé à Shenzen 
et chef de l'ICO (Institute of Contemporary Information).


Au siège de Huawei, un porte-parole reconnaît 
qu'un peu moins d'une centaine de salariés auraient quitté la société, 
sans donner plus de détails. 
Il y a quelques jours, 
l'Acftu, qui a toujours été considérée comme complice des dirigeants 
dans un système de propriété étatique des moyens de production, 


a prévenu les employeurs contrevenants aux nouvelles lois sur le travail 
qu'ils auraient à payer les conséquences de leurs actes.

 

LEXPRESS.fr du 13/12/2007

De la surchauffe
à l'explosion
la Chine
va-t-elle craquer?

Eric Chol, Christine Kerdellant
 

Les Jeux olympiques et la troisième place en vue sur le podium de la richesse mondiale: 2008 s'annonce comme l'année de Pékin. Celle aussi de tous les dangers - économique, social, politique - pour un pays qui peine à maîtriser sa formidable croissance.

La Chine flambe. 
En un an, le nombre de ses milliardaires en dollars 
est passé de 15 à 106. 

La croissance 2007 du PIB affichera deux chiffres, 
pour la cinquième année d'affilée. 
L'Allemagne sera probablement dépassée: 
la Chine deviendra alors la troisième puissance mondiale.


Pourtant, à huit mois des Jeux olympiques, Pékin ne pavoise guère, 
car cette explosion de richesse contribue à alimenter une autre flambée incontrôlable: l'inflation.
L'augmentation du coût de la vie provoque des émeutes dans les magasins et des manifestations dans la rue. 
Les foyers chinois ont du mal à s'offrir du porc, leur aliment de base. Souvenez-vous: le même phénomène s'était produit en 1988 et il avait débouché, en 1989, sur le mécontentement social, 
les protestations étudiantes et le massacre de Tiananmen.

Bref, il faut d'urgence ralentir la machine. 
«L'exercice est délicat, explique Valérie Niquet, directrice


du Centre Asie de l'Institut français des relations internationales. Le pouvoir politique ne peut pas renoncer à la croissance: en deçà de 6 ou 7% de progression annuelle du PIB, le système se bloquerait. Et la masse de population qui arrive chaque année sur le marché du travail ne trouverait pas à s'employer. Si l'espoir de lendemains meilleurs, qui tient aujourd'hui en haleine tout un peuple, disparaissait, cela engendrerait une crise sociale.»

En réalité, ce sont trois crises 
- financière, politique et sociale - 
qui menacent aujourd'hui l'empire du Milieu. 

Notre dossier en analyse les signes avant-coureurs: 
d'abord, le gonflement des bulles boursière et immobilière, 
proches de l'éclatement; 
ensuite, le défi lancé aux autorités par les blogueurs 
qui créent des groupes de protestation 
et contournent la censure; 

enfin, l'accroissement des inégalités, 
avec la montée en puissance 
des «oubliés de la croissance», 
ces ouvriers qui fabriquent les Barbie 

ou les camions de pompiers 
que nous avons déposés sous le sapin, près de l'âtre... 
en espérant que, là-bas, 
à l'autre bout du monde, 
quelqu'un parviendra à éteindre l'incendie
 


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